LA LUMIÈRE
A l’atelier le matin, le premier qui arrive fait le tour de chaque pièce et allume les lampes les unes après les autres. Un geste familier, qui signale une présence et invite à entrer, qui dit : ce monde est habité.
Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquilité, 1933
“Je vois fleurir bien haut, dans la solitude nocturne, une lampe inconnue derrière une fenêtre. Tout le reste de la ville est obscur, sauf aux endroits où de vagues reflets de la clarté des rues montent faiblement et posent ici et là, très pâle, un clair de lune inversé. (…) Il semble que ce soit cette lampe qui rende la nuit sombre."
Le rituel est le même quand le jour décline. C’est quand la luminosité est basse à l’extérieur que l’effet est le plus théâtral. On perçoit la chaleur de l’intérieur depuis la cour, à travers les fenêtres. Chaque point lumineux règne sur son coin de vie dans un halo, attirant le regard sur un bout de bibliothèque, un coin de table, un bureau, comme dans une mise en scène involontaire.
C’est pour créer ce type de lumière que nous avons dessiné nos lampes. Chacune est pensée pour illuminer son coin de monde, et en révéler d’autres contours.